Le programme socialiste

Traduction de Léon Rémy, revue et corrigée par Monique Tesseyre

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Traduction
traduit de l'allemand par Léon Rémy
Collection
Parution
Mai 2004
ISBN
2915727007
Pages
254

D'où vient la société capitaliste ? Quels sont ses ressorts, ses contradictions ? Quelle place occupe-t-elle dans l'histoire ? Pourquoi n'est-ce qu'une étape de l'évolution à laquelle succédera une société libérée de l'exploitation de l'homme par l'homme ? Quelles seront les grands traits de la société future, socialiste et communiste, enfin digne de l'Humanité ? Par quels moyens le prolétariat doit-il lutter pour permettre sa réalisation ?

C'est pour développer ces questions, survolées dans le programme du parti Social-démocrate allemand adopté au congrès d'Erfurt en 1891, que Kautsky a écrit cet ouvrage l'année suivante. Ce programme socialiste était destiné aux ouvriers qui avaient rejoint ce parti et à ceux qui s'apprêtaient à le faire, car le parti social-démocrate ne cessait de croître malgré la répression.

Bien des aspects du texte portent la marque des luttes politiques que menait alors le parti social-démocrate.

Notamment en ce qui concerne le suffrage universel et ce qu'il permettait : la possibilité pour le parti de développer son programme devant tous, d'envoyer des représentants au Parlement, de tenter d'obtenir des réformes en attendant de pouvoir arracher le pouvoir à la bourgeoisie. Les progrès obtenus sur ce terrain, les reculs imposés à l'État allemand, forgé par Bismarck, qui avait dû remballer sa législation antisocialiste, tout cela emplit ce texte d'un souffle à la mesure d'un mouvement ouvrier qui allait de l'avant.

 

D'origine autrichienne, Kautsky avait rallié le mouvement ouvrier socialiste allemand dont il devint dès la fin du XIXe siècle le théoricien le plus en vue, "la principale autorité de la Seconde internationale", disait Lénine. Kautsky mena notamment le combat contre le courant "révisionniste" qui prônait une adaptation au capitalisme.

En 1912, la guerre approchant, l'Internationale s'était engagée au congrès de Bâle à s'y opposer par tous les moyens. Mais, quand le conflit éclata en août 1914, Kautsky s'aligna derrière sa bourgeoisie, comme la plupart des chefs de la social-démocratie européenne. Il fut l'adversaire de la révolution russe, qui avait eu le tort à ses yeux d'éclater dans un pays qui n'était pas encore mûr pour le socialisme... puis de la révolution allemande qui secoua pourtant le pays le plus industrialisé d'Europe.

Lénine disait de Kautsky que celui qui "avait écrit en 1909 tout un livre sur l'imminence d'une époque de révolutions" avait trahi ce pour quoi il avait lutté durant quarante ans. Mais dans son livre La révolution prolétarienne et le renégat Kautsky, Lénine ajoutait : "Plusieurs (de ses) ouvrages (...) demeureront le solide patrimoine du prolétariat, en dépit du reniement ultérieur de leur auteur".

C'est le cas de ce Programme socialiste.